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Les balles

 

Guillaume Apollinaire (1880-1918) est une des plus grandes figures du de la poésie française du début du XXe siècle. Très lié à des artistes comme Picasso ou Derain, il défend les avants gardes artistiques. Auteur de poèmes à la forme libre, il est connu pour ses Calligrammes (1918). Ayant survécut au front de la première guerre mondiale ou il a été blessé à la tempe, il a côtoyé les horreurs de la guerre de près qu'il retranscrit dans son œuvre. "Les balles" écrit sous la forme d'un calligramme entre 1913 et 1916 en est l'exemple.

 

De nos ruches d'acier sortons à tire-d'aile
Abeilles le butin qui sanglant emmielle
Les doux rayons d'un jour qui toujours renouvelle
Provient de ce jardin exquis l'humanité
Aux fleurs d'intelligence à parfum de beauté

 

Guillaume Apollinaire,"Les balles", Calligrammes: Poèmes de la paix et de la guerre, 1913-1916

Souvenir de la nuit du quatre

 

Victor Hugo (1802-1885), homme de lettre touchant et transformant tous les genres, marque profondément la littérature du XIXe siècle. Son  théâtre, sa poésie et ses romans ont engagé la révolution du mouvement littéraire romantique. Il prend aussi position dans différents débats de son temps et s'engage en politique: il est un écrivain engagé. Il est notamment très opposé à Napoléon III comme il le fait comprendre dans la majorité de son œuvre Les Châtiments, qu'il a rédigé lors son auto-exil sur l'île de Jersey puis de Gunersey. "Souvenir de la nuit du quatre", écrit en 1853, est un poème engagé, qui dénonce la mort d'un petit garçon représentant l'innocence même, donnant ainsi à Napoléon III une image criminelle.

 

L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.
Le logis était propre, humble, paisible, honnête; 
On voyait un rameau bénit sur un portrait.
Une vieille grand-mère était là qui pleurait.
Nous le déshabillions en silence. Sa bouche, 
Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son œil farouche ; 
Ses bras pendants semblaient demander des appuis.
Il avait dans sa poche une toupie en buis.
On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies.
Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?
Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.
L'aïeule regarda déshabiller l'enfant,
Disant : "Comme il est blanc! approchez donc la lampe !
Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe !"
Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.
La nuit était lugubre; on entendait des coups 
De fusil dans la rue où l'on en tuait d'autres.
- Il faut ensevelir l'enfant, dirent les nôtres.
Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer.
L'aïeule cependant l'approchait du foyer, 
Comme pour réchauffer ses membres déjà roides.
Hélas! ce que la mort touche de ses mains froides 
Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas!
Elle pencha la tête et lui tira ses bas,
Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre.
"Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre!
Cria-t-elle ! monsieur, il n'avait pas huit ans !
Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.
Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre, 
C'est lui qui l'écrivait. Est-ce qu'on va se mettre 
A tuer les enfants maintenant? Ah! mon Dieu!
On est donc des brigands ? Je vous demande un peu, 
Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre!
Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être!
Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.
Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus.
Moi je suis vieille, il est tout simple que je parte; 
Cela n'aurait rien fait à monsieur Bonaparte 
De me tuer au lieu de tuer mon enfant! "
Elle s'interrompit, les sanglots l'étouffant, 
Puis elle dit, et tous pleuraient près de l'aïeule : 
"Que vais-je devenir à présent, toute seule?
Expliquez-moi cela, vous autres, aujourd'hui.
Hélas! je n'avais plus de sa mère que lui.
Pourquoi l'a-t-on tué ? Je veux qu'on me l'explique.
L'enfant n'a pas crié vive la République." 
Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas, 
Tremblant devant ce deuil qu'on ne console pas.

Vous ne compreniez point, mère, la politique.
Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique, 
Est pauvre, et même prince; il aime les palais; 
Il lui convient d'avoir des chevaux, des valets, 
De l'argent pour son jeu, sa table, son alcôve, 
Ses chasses ; par la même occasion, il sauve 
La famille, l'église et la société;
Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l'été, 
Où viendront l'adorer les préfets et les maires, 
C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand-mères, 
De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps, 
Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.

 

Victor Hugo,"Souvenir de la nuit du quatre", Les Châtiments, II, 3, Jersey, 1853.

Le dormeur du val

 

Arthur Rimbaud (1854-1891) est considéré comme le poète le plus novateur du XIXe siècle même s'il connait une carrière très brève, il avait notamment idées marginales, anti-bourgeoises et libertaires. L'horreur de la guerre lui a inspiré de nombreux textes, l'un des plus célèbres par la sobriété de sa dénonciation est peut-être le sonnet "Le dormeur du val" , où Apollinaire fait preuve d'une grande maîtrise des règles de versification, ce qui peut étonner à seize ans à peine. C'est très probablement la guerre franco-prussienne en 1870 -1871, et plus précisément la bataille de Sedan qui marque le 3 septembre 1870 la défaite totale de la France, cette bataille se déroula à moins de 20 kilomètres de Charleville, ou vivant le poète à l'époque. Ce sonnet à chute dénonce l'horreur de la guerre.

 

C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

 

Arthur Rimbaud, "Le dormeur du val", Poésies, 1870

Le Soldat 

 

Auguste Lacaussade (1815-1897) est né à La Réunion (appelée à l'époque, l'île de Bourbon) et à un quart de sang de couleur par sa mère métisse, ce statut va le marquer profondément et influencer toute sa vie. Il il rejoint le camp des abolitionnistes groupés autour de Victor Schœlcher à 23 ans et adoptera le mouvement littéraire du romantisme, on peut aussi dire qu'il est le père du petit mouvement littéraire réunionnais de la Créolie. Son poème "Le Soldat" s'inspire très certainement de la guerre franco-allemande de 1870-1871. Dans son poème datant de 1876, il se décrit comme un soldat contraint de fusiller un homme, un ami, il dénonce la guerre et ce qu'elle contraint les hommes à faire.

 

 

On marche aux sons voilés du tambour. Sur la plaine
Le soleil luit ; l’oiseau vole au bord du chemin.
Oh ! que n’ai-je son aile ! oh ! que la vie est pleine
De tristesse ! Mon cœur se brise dans mon sein.

Au monde je n’aimais que lui, mon camarade,
Que lui seul, et voici qu’on le mène à la mort.
Pour le voir fusiller défile la parade ;
Et c’est nous, pour tirer, nous qu’a choisis le sort.

On arrive : ses yeux contemplent la lumière
De ce soleil de Dieu qui monte dans le ciel…
Mais d’un bandeau voici qu’on couvre sa paupière :
Dieu clément, donnez-lui le repos éternel !

Nous sommes neuf en rang, déjà prêts sous les armes.
Huit balles l’ont blessé ; la mienne, - de douleur
Leurs mains tremblaient, leurs yeux visaient mal sous les larmes, -
La mienne l’a frappé juste au milieu du cœur.

Imité de l’allemand.

 

Auguste Lacaussade, "Le soldat", Études poétiques, 1876

 

Les fusillés de Châteaubriant

 

René Guy Cadou (1920-1951) est  un des poètes français les plus renommés. Il a eu une vie très brève, une volonté farouche de ne pas « monter à Paris », et sa poésie est marquée par les thématiques liées à la nature, à la fraternité et à l’amour, mais aussi à la mort, son style poétique hors des modes ont marqué ses contemporains. Il a également été marqué par le mouvement du surréalisme même s'il reste un poète d'une grande simplicité. "Les fusillés de Chateaubriand" est un des poèmes les plus connus de son recueil Pleine poitrine parut en 1946 qui traite principalement des exactions commises pendant la seconde guerre mondiale. Ce poème parle d'un évènement particulier. Le 20 octobre 1941, l'officier allemand Karl Hotz a été abattu à Nantes par un commando communiste. En représailles, le 22 octobre 1941, Hitler fait fusiller 48 otages du Camp de prisonniers du camp de Choisel. Vingt-sept d'entre eux sont exécutés à Châteaubriant. Ce jour-là, le poète, alors qu'il rejoignait en vélo l’école du village où il enseignait, croise le chemin des trois camions roulant vers la Sablière de Châteaubriant, transportant les 27 otages qui seront fusillés quelques instants plus tard. Le poète décrit dans ce poème, écrit en 1946, l'instant avant l'exécution, lorsque les condamnés se remémorent certains beaux moments de leur vie. Et dénonce le régime Nazi et la fusillade d'innocents.

 

Ils sont appuyés contre le ciel
Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel,
Avec toute la vie derrière eux
Ils sont pleins d’étonnement pour leur épaule
Qui est un monument d’amour

Ils n’ont pas de recommandation à se faire
Parce qu’ils ne se quitteront jamais plus
L’un d’eux pense à un petit village
Où il allait à l’école
Un autre est assis à sa table
Et ses amis tiennent ses mains
Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent
Ils sont bien au-dessus de ces hommes
Qui les regardent mourir
Il y a entre eux la différence du martyre
Parce que le vent est passé là où ils chantent
Et leur seul regret est que ceux
Qui vont les tuer n’entendent pas
Le bruit énorme des paroles
Ils sont exacts au rendez-vous
Ils sont même en avance sur les autres
Pourtant ils disent qu’ils ne sont plus des apôtres
Et que tout est simple
Et que la mort surtout est une chose simple
Puisque toute liberté se survit.

René Guy Cadou, "Les fusillés de Chateaubriant", Pleine Poitrine, en 1946

L'Evadé

 

Boris Vian (1920-1959) est un écrivain français, poète, parolier, chanteur, critique et musicien de jazz (trompettiste), ingénieur, scénariste, traducteur (anglo-américain), conférencier, acteur et peintre.. Il est une figure française très importante du XXe siècle. Il adorait l'absurde, la fête et le jeu qu'il intègre dans son œuvre. Il est l'inventeur de mots et de systèmes parmi lesquels figurent des machines imaginaires et des mots devenus courants de nos jours. "L'Evadé", écrit en 1954, est un poème antimilitariste (comme "Le déserteur" également de Boris Vian) et une hymne à la vie à replacer dans la période des années 1950 après les horreurs de la Seconde guerre mondiale et durant celles des guerres coloniales. Cet évadé, pour lequel l’auteur prend parti, est très probablement un évadé de guerre.

 

Il a dévalé la colline
Ses pas faisaient rouler les pierres
Là-haut entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie

Il respirait l’odeur des arbres
Avec son corps comme une forge
La lumière l’accompagnait
Et lui faisait danser son ombre

Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil

Les canons d’acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l’eau

Il y a plongé son visage
Il riait de joie il a bu
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il s’est relevé pour sauter

Pourvu qu’ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L’a foudroyé sur l’autre rive
Le sang et l’eau se sont mêlés

Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil

Le temps d’atteindre l’autre rive
Le temps de rire aux assassins
Le temps de courir vers la femme

Il avait eu le temps de vivre.

 

Boris Vian, "L'Evadé",Chansons et Poèmes, 1954

La complainte du fusillé

 

Jacques Prévert (1900-1977), le plus populaire des poètes français, écrit aussi des scénarios et des dialogues pour le cinéma et des chansons. Il adoptera le mouvement littéraire surréaliste pour l'abandonner ensuite en 1930. Il a aussi composé des poèmes en collaboration avec des peintres tels que Braque et Picasso, et des photographes comme Izis. Son poème engagé "La complainte du fusillé" écrit en 1966 dénonce la mort d’innocents à cause de la guerre.


Ils m'ont tiré au mauvais sort
par pitié
J'étais mauvaise cible
le ciel était si bleu
Ils ont levé les yeux
en invoquant leur dieu
Et celui qui s'est approché
seul
sans se hâter
tout comme eux
un petit peu a tiré à côté
à côté du dernier ressort
à la grâce des morts
à la grâce de dieu.
Ils m'ont tiré au mauvais sort
par les pieds
et m'ont jeté dans la charrette des morts
des morts tirés des rangs
des rangs de leur vivant
numéroté
leur vivant hostile à la mort
Et je suis là près d'eux
vivant encore un peu
tuant le temps de mon mal
tuant le temps de mon mieux.

 

Jacques Prévert, "La complainte du fusillé ", Fatras, 1966

 

American Skin (41 shots)

 

Bruce Springsteen (1880-1918) est un chanteur et auteur-compositeur américain. Selon le classement établi par le magazine Rolling Stone, il figure à la 36e place parmi les 100 plus grands chanteurs de tous les temps.

Cette chanson s'inspire d'un fait réel qui s'est déroulé le 4 février 1999.  Amadou Diallo, 22 ans, immigré d'origine africaine, de Guinée, a été abattu dans l'entrée de son immeuble du Bronx. Au moment où il glissait sa main dans la poche intérieure de sa veste pour y chercher son portefeuille, les policiers ayant apparemment mal interprété son geste tirèrent 41 coups de feu dont 19 qui atteignirent le jeune homme. L'enquête prouvera qu'il n'était pas armé. Cette histoire a créé une vive polémique à l’époque sur le fait que le geste des policiers était une forme violente de discrimination raciale ou de la légitime défense. Les quatre policiers responsables de sa mort ont été acquittés en février 2000 suite à leur jugement. Le chanteur écrit cette chanson de manière engagée pour dénoncer le racisme et ses préjugés toujours fortement présents dans certains quartiers de New-York. Il la chantera pour la première fois à son concert au Madison Square Garden en 2001.

 

41 shots

 

And we'll take that ride
'Cross this bloody river
To the other side
41 shots cut through the night
You're kneeling over his body in the vestibule
Praying for his life

 

Is it a gun, is it a knife
Is it a wallet, this is your life
No secret my friend
You can get killed just for living
In your American skin

 

41 shots

 

Lena gets her son ready for school
She says "On these streets, Charles
You've got to understand the rules
If an officer stops you
Promise me you'll always be polite,
That you'll never ever run away
Promise Mama you'll keep your hands in sight"

 

Is it a gun, is it a knife
Is it a wallet, this is your life
It ain't no secret
No secret my friend
You can get killed just for living
In your American skin

 

Is it a gun, is it a knife
Is it in your heart, is it in your eyes
It ain't no secret

 

41 shots

And we'll take that ride

'Cross this bloody river
To the other side

41 shots 

Got my boots caked in this mud
We're baptized in these waters and in each other's blood

 

Is it a gun, is it a knife
Is it a wallet, this is your life
It ain't no secret
It ain't no secret
No secret my friend
You can get killed just for living
In your American skin

 

Bruce Springsteen, "American Skin (41 shots)",  Live in New York City album, 2001

 

Traduction:

 

La peau d'un Américain (41 coups de feu)

 

41 coups de feu

 

Nous irons nous balader
De l'autre coté de cette rivière sanglante
41 coups de feu ont déchiré la nuit
Et te voilà, agenouillé dans l'entrée, devant son corps
A prier pour sa vie

 

C'est quoi ? Un flingue ? Un couteau ?
Un portefeuille ? Non : ta vie...
Ce n'est un secret pour personne, l'ami,
Tout le monde peut se faire descendre juste parce qu'il vit
Dans la peau d'un Américain.

 

41 coups de feu

 

Lena prépare son fils pour aller à l'école
Lui dit : " Dans la rue, Charles,
Je veux que tu comprennes les règles du jeu.
Si un agent de police t'aborde
Promets-moi d'être bien poli,
De ne pas partir en courant.
"Promets à maman que tu garderas tes mains bien en vue..."

 

C'est quoi ? Un flingue ? Un couteau ?
Un portefeuille ? Non : ta vie...
Ce n'est un secret pour personne, l'ami,
Tout le monde peut se faire descendre juste parce qu'il vit
Dans la peau d'un Américain.

 

Un flingue ? Un couteau ?
C'est inscrit dans ton cœur ? Ça se lit dans tes yeux ?

Ce n'est un secret pour personne

 

41 coups de feu

Et nous irons faire un tour
De l'autre côté de cette rivière de sang
41 coups de feu,

Mes bottes pleines de boue
Nous avons été baptisé dans cette même rivière et dans le sang les uns des autres


C'est quoi ? Un flingue ? Un couteau ?
Un portefeuille ? Non : ta vie...
Ce n'est un secret pour personne, l'ami,
Tout le monde peut se faire descendre juste parce qu'il vit
Dans la peau d'un Américain.

Les balles
Souvenir de la nuit du quatre
Le dormeur du val
Le soldat
Les fusillés de Châteaubriant
L'Evadé
La complainte du fusillé
American Skin( 41 shots)

Gustave Courbet (1819-1877)
L'homme blessé, entre 1844 et 1854,
Huile sur toile H. 81,5 ; L. 97,5 cm

Pierre Langloi, Souvenir de la nuit du quatre

 

Yves GUILLARD, L'évadé

Otto Dix, Soldat blessé (automne 1916, Bapaume)

Photo de Robert Capa

Anthologie poétique

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